L'auberge Guatémaltèque

    Pour les Mayas, le ciel, la surface de le terre et le mystérieux monde souterrain formaient une structure unique. Première création vivante à émerger du chaos, l'arbre - monde transcende les trois couches du cosmos. il est l'axe du monde. Les Mayas associaient l'arbre - monde au ceiba ( le fromager), dont les branches s'étalent horizontalement à partir du tronc. On retrouve dans l'art maya de nombreuses représentations de ces arbres en forme de croix. Au XVIème , lorsque les missionnaires chrétiens demandèrent aux indiens de vénérer la croix, celle - ci s'associa à l'arbre - monde, une image qui a traversé les siècles et demeurent
présente de nos jours.
    Et non! ce n'est pas un troll que l'on distingue à peine au pied de ce ceiba mais Cédric... Si un doute persiste dans votre esprit sur le fait que nous ne sommes que peu de choses en ce bas monde, asseyez vous au pied d'un ceiba...

    La date de la création apparaissant dans l'ensemble du monde maya13.0.0.0.0? 4 Ahaw, 8 Kumk'u, ce qui correspond au 13 août de l'an 3114 avant J.C.
    Ce jour là, les dieux de la création posèrent trois pierres dans les eaux noires recouvrant le premier monde, qui constituèrent un foyer cosmique au centre de l'univers. Les dieux déclenchèrent alors la foudre, et ce feu divin donna vie au monde.
    Ce récit de la création est évoqué dans les premiers chapitres du Popol Vuh, un ouvrage dont les éléments ont été réunis peu après la conquête espagnole par des nobles mayas.

     Les cités mayas anciennes étaient construites de manière à refléter la géographie sacrée. Elles occupaient fréquemment un site au bord d'un lac et entourés de trois volcans. Pour compenser l'absence de montagnes, les Mayas des plaines ont édifié des ensembles de places et de temples.

    Les dieux s'y reprirent à trois fois avant de réussir à créer l'homme. Ils commencèrent  par fabriquer des biches et d'autres animaux, mais ceux ci n'étant pas capables de parler, et donc d'honorer les dieux comme il se doit, ils furent condamnés à être mangés.
    Les dieux façonnèrent alors un homme avec de la boue. Celui ci parlait, mais ses paroles étaient dépourvues d'intelligence. Il ne tarda pas à redevenir boue.
    Les dieux fabriquèrent alors des êtres humains à partir de bois, mais qui s'avérèrent eux aussi imparfait et furent donc détruits. Selon le Popol Vuh, les survivant parmi ces hommes de bois sont les singes qui vivent dans la forêt.
    Les dieux atteignirent enfin leur but lorsqu'ils découvrirent le maïs. Du maïs blanc et du maïs jaune, il firent la chair du premier homme et de la première femme.

    Les Mayas anciens ne considéraient pas la création comme un événement du passé. Les cérémonies inscrites dans le calendrier sacré leur permettaient de reproduire sans cesse ce qui c'était passé aux origines du monde et de l'humanité.Il voyait l'univers comme un organisme vivant, qui vieillit, s'affaiblit et finit par mourir, et chaque chose devait être périodiquement rechargée d'une source de vie. Les souverains mayas jouaient le rôle de médiateurs dans ce processus de renouveau.
    Le dieu du Maïs, qui a donné sa chair pour que vivent les êtres humains, est la figure divine la plus importante. Son sacrifice devant toutefois être payé de retour, le roi devait donner régulièrement son propre sang, d'essence divine selon la croyance.

   Le chauffeur ayant roulé comme un fou,on débarque à Ciudad de Guatemala à 5h du mat'. On se fait assaillir par les taxis, on récupère nos sacs et on se pose dans une salle d'attente. A 5h30, nous sommes réveillés par le chauffeur du mini bus qui doit nous conduire à Antigua. on monte, on bouge de trois patés de maison et on attend une heure pour récupérer la dernière passagère. les sirènes des taxis et des touc-touc hurlent sans cesse... Finalement on bouge vers Antigua où nous débarquons au Parc central vers 7h30. Après la nuit agitée que nous venons de passer nous nous mettons en quête d'une pension pour se poser un peu. nous découvrons une ville musée, typiquement coloniale où tout est propre et lisse. (voir album potos)
    Après deux tentatives infructueuses car le check-out n'est qu'à 11h et que les pansions sont pleines, on se pose à Los Encuentros, une guest house familiale où en plus de la chambre Irma nous propose l'accès à la cuisine, au lavoir, à internet, à l'eau pure à volonté et aux douches chaudes. Tout ça pour 130 quetzals soit un peu moins de 13€. Ce n'est pas ce qu'il y a de moins cher mais c'est bien agréable.

   On se repose un peu puis on va visiter la ville. C'est calme, il n'y a pas de chien errant ni de fil électrique mais des rues pavés, des trottoirs sculptés et des panneaux de circulation en céramique. Nous découvrons les boutiques de jades, d'artisanat et les spas...On visite le Nim Pot's, coopérative d'objets et de tissus mayas,on prend un goûter chez Dona Luisa Xicotencalt où la tarte à la courge, la tourte à la pomme et le chocolat sont délicieux et servis dans un patio fort agréable.

La phrase du jour: "Il est quelle heure???"        (les photos de Florès sont...dans l'album...)

     Lever vers 7h30. Desayunos chez Los peches, l'échoppe locale où nous avons pris nos quartier. Après une balade dans les jolies rues de Florès, nous rentrons nous reposer car mon petit déj' m'a rendue malade et nous avons pris un léger coup de chaud. A 11h, nous laissons nos sacs à Alicia, notre logeuse et retournons chez Los Peches pour le déjeuner. Nous squattons la table un long moment, on boit du thé et de la bière mais on ne mange pas. On écrit la deuxième fournée de cartes postales et on meurt de chaud.

     Nous devons attendre jusqu'à 21h pour prendre le bus de nuit vers Antigua...Alors on fait le tour de la presqu'île par l'extérieur puis par l'intérieur, on visite chaque venelle, chaque passage, chaque recoin et finalement à 19h on va chercher nos sacs, on salue Alicia et son chien Falco puis on retourne à Los Peches pour le dîner. Tortillas de maïs con pollo y un jogo de papaya.
     Enfin, nous montons dans le bus, comprenant que nous avons eu des billets pas trop chers comparés à ceux des américains... Y'a la musique à fond puis la Télé et l'air conditionné nous saisi alors que nous vivions depuis quelques jours à plus de 30°c. Alors on se couvre avec ce qu'on a sous la main pour pas trop se cailler et on essaie de dormir, assis au milieu de ce joyeux foutoir car dans 8h, on est à Ciudad de Guatemala et il va falloir être en forme pour affronter notre correspondance vers Antigua dans cette vile qui nous a paru si peu accueillante...

   (les photos sont dans l'album...)

Lever à 5h30 pour partir à 6h vers Tikal dans un mini-bus hors d'âge. Un groupe de jeunes américains particulièrement bruyants nous accompagne...Nous les semons dès notre arrivée dans le parc, faisons une pause au comedor puis démarrons notre visite sous une chaleur tropicale. Il est 8h du matin, on espère que la température ne va pas trop grimper car nous entamons un treck d'au moins 10km dans la forêt parsemée de monuments mayas.
    Le début du chemin est plein de touristes. Nous croisons l'arbre monde le plus vieux du parc puis débouchons sur la place principale du site. Deux temples majestueux se font face, entourés par une acropole impressionnante.

   Puis nous partons à l'inverse des groupes pour parcourir le site calmement. Nous marchons au milieu d'une forêt magnifique, croisant des édifices, des singes, des papillons, des arbres géants, des échafaudages,quelques touristes et même un renard gris nous fait l'honneur de pointer le bout de son museau. Chaque temple est immense et les escaliers en pierres sont rarement autorisés, nous gravissons donc des escaliers plus ou moins pentus pour nous offrir la vue sur l'immense plaine de forêt qui compose le parc national de Tikal.Le temple V est le plus haut de tous, il domine le site entier avec ses 57m. On a l'impression d'être des hobbits perdus dans la nature...   

Après 4h30 de marche et de marches, nous sortons du site, faisons une pause au comedor devant un assiette de fruits frais salvateurs puis repartons vers 14h vers Florès.

    Nous flânons dans la ville, faisons quelques achats, rencontrons une maya en train de tisser et dînons tôt dans une échoppe locale. Après une promenade su les bords du lac, dont l'eau est très chaude, nous rentrons à la pension, écrivons nos premières cartes, notre journal et allons tranquillement nous coucher.

Après le petit dèj', nous faisons nos adieux à Rusty et prenons une lancha pour Rio Dulce, dans laquelle nous retrouvons l'américaine et l'espagnole  de l'excursion de la veille.

Nous voguons tranquillement sur la première partie du fleuve en observant la végétation et les maisons sur pilotis.Petite pause dans une coopérative d'artisanat quiché puis pour manger du pain de coco et boire de la coco fraîche et nous terminons le trajet les cheveux dans le vent.

Arrivés à Rio Dulce, nous suivons Maria jusqu'à la station de bus, prenons nos bilets après négociations puis patientons dans la rue principale qui formille d'activités en tous genres. Après un départ différé, nous montons tant bien que mal dans un bus bondé et roulons une heure. Mais il faut faire une pause au garage car le bus est en panne donc nous patientons une heure pendant que la réparation se fait en direct puis nous reprenons notre route. le trajet est long et éprouvant. Il fait très chaud, le bus est plus que plein, s'arrête régulièrement, se fait vider par la police qui fait payer une "taxe" à ceux qui n'ont pas de papiers à présenter, puis se sont les agents du ministère de la l'agriculture qui fuoillent pour vérifier l'introduction de fruits et légumes dans la région du Petèn.

18h, enfin nous arrivons à Florès.après une tentative ratée dans un hôtel trop cher, nous découvrons une pension où Alicia nous propose une chambre avec douche et ventilo pour un prix très correct.Nous flânons dans les rues colorés de Florès, nous offrons un petit resto, réservons les billets pour le bus de nuit pour Antigua e préparons notre excursion à Tikal...Une douche et au lit, demain on se lève tôt...

    Décalage horaire oblige, nous voilà réveillés à 6h30. On se lève tranquillement et on se promène dans Livingston. La rue principale, pleine d'activités la veille au soir est toute calme. nous croisons les écoliers en uniforme, des chiens errants pendant que les échoppes se réveillent lentement.
    De retour à la Casa de la Iguana, petit déjeuner titanesque...Pancakes, salade de fruits et céréales pour moi, Big Boy Breakfast pour Cédric, saucisses, bacon, toasts, oeufs brouillés et purée de haricots rouges. Nous découvrirons par la suite que c'est en fait le desayuno typique...Avec ça nous sommes parés pour l'excursion du jour.
    La lancha vient nous prendre devant l'hôtel, avec deux français, une américaine, une espagnole et quatre autrichiens et après 30 min de mer nous arrivons aux Siete Altarès.Une série de cascades dans la forêt qui se jettent dans la mer. Promenade, baignade et végétation luxuriante au programme, tout ça accompagnés par les touristes débarqués d'autres lanchas.

    Puis nous repartons en lancha jusqu'à Playa blanca: sable blancs, palmiers, cocotiers et hamacs mais mer noire et un peu sale...On fait les lézards, Céric se baigne, on se promène et on expérimente les hamacs.Après,on remonte dans la lancha pour une heure de rodéo sur mer vers Livingston, mené par Roni. Un p'tit tour en ville pour faire quelques achats et nous revoilà à la Casa de la Iguana pour dîner.Une moitié de la table est française, l'autre:anglais,canadien, américain et hollandais. je tente le dialogue en anglais, c'est pas trop moche mais ça fatigue. Alors on va voir un concert de musique garifuna en ville, une tisane d'hibiscus et au lit!

    Après une bonne nuit de sommeil dans une chambre coloniale typique, nous découvrons une douche chaude à la guatémaltèque:une arrivée d'eau, un câble électrique, une résistance et le tour est joué! On se pose pas trop de questions et on profite du fait qu'il est possible de prendre une douche chaude, on ne sait pas combien de temps cela va durer...
    Nous quittons Nilo, notre hôte, à 7h pour trouver la gare routière Litegua. Guatemala Ciudad semble plus accueillante de jour mais nous sommes mal à l'aise au milieu des gardiens armés de fusil à pompe qui surveillent et protègent chaque échoppe. Nous payons nos billets en dollars et lorsque la monnaie arrive en quetzal nous prenons conscience que payer dans cette monnaie n'est pas avantageux.Nous embarquons dans un bus élégant mais usé, dont les employés sont charmants, pour 300km soit 5h de route. Premiers paysages, premiers contacts avec l'architecture sommaire et la nature luxuriante... Les comédors de bord de route et les pick-up bondés...On somnole pour récupérer un peu du décalage horaire et nous arrivons à Puerto Barrios, ville portuaire pauvre et dévastée, où nous devons trouver l'embarcadère du ferry qui nous conduira à Livingston.
    Avec nos têtes de blancs becs et nos sacs à dos, nous attirons les locaux, taxis, lanchas, shuttle, bus...Chacun tente sa chance pour récupérer les touristes et leurs précieux dollars. Nous décidons de changer une partie de nos dollars en quetzal et trouvons la Muelle Municipal. Après 4h d'attente dans une tienda, une boisson, des chips de bananes plantins, la rencontre de Mike l'autrichien et une pluie tropicale, nous embarquons pour 1h30 de bateau, longeant la côte pleine de forêt et de collines, joli, joli.
    Et nous voilà, au coucher du soleil dans la ville balnéaire garifuna. On visitera plus tard, d'abord on cherche un hôtel. Suite à deux tentatives infructueuses et la rencontre d'Alexandre le Grand dit Le Collant, un rabatteur cracké qui veut absolument nous aider, nous découvrons la Casa de la Iguana, où Rusty, le patron anglais, nous accueille avec le sourire. Bungalow bois et palmiers, happy hour et bouffe locale, le bonheur...Même si nous sommes entre européens, on parle anglais et on déconnecte...Finalement on réserve l'excursion pour le lendemain et on va se coucher sous la moustiquaire en écoutant la pluie tropicale tombée sur le toit de palmier...

   Après 20h de trajet, métro et RER compris, pas de cigarette, de l'air conditionné sans cesse, les douanes françaises (cool), américaines qui procèdent à la biométrisation de nos empreintes digitales et de nos tronches sans nous demander notre avis, puis guatémaltèques, impressionnantes par leur tenues, nous arrivons rinçés à l'aéroport de Guatémala Ciudad, 21h heure locale, 5h du mat à Paris !
    Du coup, on se fait avoir par un rabatteur qui nous fait traverser la route pour nous mettre dans un taxi puis nous demande 3$...Mais bon, le chauffeur est cool, la ville et la conduite sont surréalistes de nuit et l'hôtel qui nous attend est super sympa. Heureusement car Guatémala Ciudad est une ville bunker avec des barbelés partout.

                                                                                   Posada Belen Museo Inn

    En fin d'année 2007, après un week-end de mariage fort festif et chaleureux, sous le Chapitô Foux, nous sommes face au choix de la destination de notre lune de miel. Il s'agit de trouver un pays où nous pouvons passer trois semaines maximum au mois d'août. Nous souhaitons voir des paysages, rencontrer une culture, découvrir une autre façon de voir la vie, un artisanat développé... Bref on tergiverse, on pense au climat, on passe sur l'Inde, le Vietnam, la Bolivie et notre décision se porte sur le Guatémala. On sait qu'il y a des ruines Maya, la Forêt Tropicale, un artisanat de tissus, du bon rhum et le Pacifique.
    Alors on calcule le budget général et on change une partie de l'argent en travellers chèques en dollars car le change est à notre avantage et que c'est une monnaie reconnue dans le pays puis on débute la recherche de billets d'avion pas trop cher.